Banaz Mahmod

mardi 4 septembre 2007

Meurtre de Banaz Mahmod en Grande-Bretagne : de nouvelles révélations ajoutent à l'horreur de ce "crime d'honneur"

par Daily Mail
De nouveaux détails concernant l'affaire Banaz Mahmod viennent d'être révélés sur les dernières heures de la jeune femme kurde assassinée par sa famille pour être tombée amoureuse du mauvais garçon. Ces détails ajoutent encore un peu plus dans le pathétique d'une affaire qui émeut toute l'Angleterre. Banaz Mahmod, 20 ans, a été violée et frappée à coups de pieds pendant deux heures avant d'être étranglée par une cordelette. Mohamad Hama, âgé de 30 ans avait été reconnu coupable du meurtre. Il avait été recruté par Mahmod Mahmod le père de Banaz (52 ans), et par Ari, le frère de celui-ci (51 ans), eux aussi reconnus coupables du meurtre. Les détails terrifiants du meurtre sont parvenus au public après que Hama ait été secrètement enregistré en train de parler à un de ses compagnons de cellule. Il a admis avoir "frappé" et "baisé" Banaz, qui a été soumise à des actes sexuels dégradant. Dans cet enregistrement, on peut entendre Hama et son ami rire de bon coeur pendant qu'il décrit comme il l'a tuée chez elle à Mitcham, dans le sud de Londres, avec Ari Mahmod pour "superviseur" des opérations. Les meurtriers, puisque deux autres suspects se sont enfuis en Irak, pensaient que Banaz serait seule chez elle. Hama déclare : "Ari (l'oncle) avait dit qu'il n'y avait personne d'autre. Mais il y avait quelqu'un d'autre : sa soeur (Biza). Le bâtard nous avait menti". Au sujet du meurtre, il déclare "Je jure sur Allah que ça a pris plus de deux heures. Son âme et sa vie ne voulaient pas partir. Selon le meurtrier, Banaz avait été garottée pendant cinq minutes, mais il a fallu encore une demi-heure avant qu'elle ne meure. "Le cordon était fin et l'âme ne voulait pas partir comme ça. Nous ne pouvions pas l'enlever, ça a pris en tout et pour tout cinq minutes pour l'étrangler. Je l'ai frappé à coups de pieds sur le cou pour faire sortir son âme. Elle était complètement à poil, sans rien sur elle" Le corps de Banaz a été mis dans une valise et enterrée dans un jardin à Birmingham, où on l'a retrouvée trois mois plus tard.
Papa et tonton Mahmod

Le procès a établi que les deux frères avaient fait tuer Banaz parce qu'elle s'était libérée d'un mariage forcé alors qu'elle n'avait que 17 ans et parce qu'elle était tombée amoureuse d'un kurde iranien âgé de 28 ans, Rahmat Suleimani.

Le couple se voyait en secret et lorsque la famille l'a su, certains membres sont rentrés dans une grande fureur, parce que monsieur Suleimani n'était pas de la "famille immédiate" [Note du traducteur : on se marie souvent entre cousins au Kurdistan] ni un bon musulman. Terrifiée, Banaz avait écrit à la police en nommant les gens qu'elle pensait susceptibles de vouloir la tuer. Hama était sur la liste. Deux autres hommes qui étaient sur la liste ont pris la fuite en Irak.

Des transcriptions de l'enregistrement de la prison ont été lues pendant l'audience de pré-sentence. Hama avait plaidé coupable pour le meurtre de Banaz.

Le juge Brian Barker, le Common Serjeant de Londres, se tenait là pour évaluer le degré de l'implication de Hama. La sentence concernant les frères Mahmod et Hama aura lieu le 20 juillet.

Selon l'avocat général, Victor Temple, Hama, qui se tenait assis impassible dans le box des accusés, a pris une part majeure dans le viol et le meurtre de Banz en janvier 2006, d'autant plus qu'il avait aussi enterré le corps. Ses seuls remords, si l'on en croit les enregistrements, sont ceux d'avoir laissé des traces d'empreinte et d'ADN sur le corps de la victime. Il s'inquiétait aussi du fait qu'une gouttière de la maison tombait juste là où la victime avait été enterrée, l'eau menaçant de découvrir le tout.

Au cours d'une autre conversation enregistrée, Hama plaisante au sujet des cheveux de l'épaule de Banaz qui cessaient de sortir de la valise. Il déclare aussi qu'une patrouille de police passait au moment où il était en train d'aider au chargement du corps dans la valise. "Il y avait du monde dans la rue. Il y avait même des policiers. Des passants partout et on chargeait la voiture. Je voulais m'enfuir. Monsieur Ari chargeait la voiture et nous étions à côté de lui en train de l'aider. Tu sais ce que c'est, ça sortait. Son coude, ses cheveux, sortaient de la valise trop souvent."

L'avocat Malcom Swift a quant à lui estimé que Hama n'a été impliqué dans l'affaire qu'une fois que le corps a été mis dans la valise. Il a déclaré à la Cour qu'il n'y avait pas de preuve directe qu'Hamam ait été présent à l'heure du meurtre - il a certes pris part au plan, mais "avait réalisé l'erreur d'être impliqué directement dans le meurtre". La voiture d'Hama était hors de chez lui le matin du meurtre et son téléphone mobile n'a pu être localisé sur la scène du meurtre. M. Swif estime que Hama a eu toutes ces informations sur le meurtre par d'autres personnes, y compris d'Ari Mahmod.

Traduction Imam Grouik-Grouik
Daily Mail 19 juillet 2007
Voir aussi notre article et celui de Solidarité ouvrière sur cette affaire.

Affaire Banaz Mahmod (suite) : le père condamné à la prison à vie

Il clamait à la cour qu’il aimait ses filles.

Il disait au jury que bien qu’il soit musulman, ses enfants avaient autant de liberté que ceux des familles britanniques.

Mais la réalité est différente est Mahmod Mahmod est maintenant condamné à la prison à vie pour le meurtre de sa fille Banaz, assassinée au nom du prétendu « honneur ».

Et peut-être que ce qui touche le plus c’est que la police aurait eu une chance d’éviter le meurtre.
En 2005, Banaz a fuit un mariage arrangé lorsque son mari commençait à la battre. Elle est retournée au domicile familial dans le Sud de Londres, où ce fut difficile pour elle dès le début.

Elle avait 20 ans, mais son père lui imposait des règles strictes en la battant violement.

Sa sœur Bekhal avait déjà quitté la maison et comprend les frustrations de Banaz : « Elle voulait juste sortir de ça. Etre une personne libre. Pouvoir sortir quand elle le voulait. Ne pas être enfermée, ne pas se faire dire ce qu’elle devait faire ».
Lire la suite et comprendre la différence entre l'ultra délirante LCR et la un tout petit peu moins délirante LO.
Voir aussi notre article sur l'affaire.
Bouge ta résistance et informe mal informé Le Monde MCB

Procès des assassins de Banaz Mahmod, énième victime d'un "crime d'honneur" en Grande-Bretagne

La fille du meurtrier avait appelé cinq fois à l'aide en vain...

Cinq agents de police sont sous inverstigation après une série de terribles bévues qui ont laissé une jeune femme musulmane à la merci des meurtriers dans sa propre famille. Banaz Mahmod, 20 ans, avait été étranglée avec un lacet sur ordre de son père et de son oncle, deux kurdes irakiens qui faisaient régner la violence et la peur dans leur famille.

Banaz Mahmod

Les débats ont permis d'établir que Banaz avaient été mise à mort à la suite d'un sinistre procès parce qu'elle avait laissé un mariage arrangée et était tombée amoureuse avec un homme "infréquentable", Rahmat Sulemani ; ce qui avait amené la "honte" sur la famille.

Il est aussi appatu que durant les deux mois qui ont précédé sa mort, elle avait averti la police quatre fois du fait qu'elle pensait que sa famille voulait la tuer. A une occasion, elle avait même enregistré une bouleversante vidéo sur un téléphone mobile, qui a été montré au jury - où elle révélait sa terreur. En outre, elle avait écrit une lettre où elle nommait les personnes et l'avait déposé aux policiers "pour le cas où elle viendrait à mourir".


La police avait négligé ses appels désespérés, dont une femme policier qui a déclaré qu'elle pensait qu'elle avait inventé l'histoire pour retenir l'attention de son petit ami. Au cours de la Nouvelle Année 2005, Banaz avait été trouvée en sang et terrifiée après que son père eut essayé de l'assassiner. Mais l'agent Angela Cornes, l'avait simplement renvoyé, la trouvant "théâtrale et calculatrice". Au lieu de chercher à protéger la victime, l'agent avait même pensé à établir une plainte contre la jeune femme parce qu'elle avait cassé une fenêtre pour s'échapper. Cornes a admis devant la cour qu'elle avait fait "une terrible erreur" et Scotland Yard a déclenché une enquête interne concernant sa conduite. Elle est l'un des cinq policiers à être sous enquête interne par la Police Métropolitaine.

Il a aussi été déclaré que trois semaines après cette rencontre, Banaz avait été délibérément laissée toute seule chez elle par sa famille pendant que celle-ci donnait le feu vert aux assassins. Selon l'un des meurtriers, qui est aussi accusé d'avoir violé sa victime avant de l'avoir tué, le corps a été fourré dans une valise et conduit à Birmingham par un des assassins, Mohamad Hama. Les deux autres suspects semblent s'être enfui en Irak.

La valise...

Banaz avait été enterrée dans le jardin d'une maison louée par une association d'Ari Mahmod et la communauté kurde avait tout de suite couvert le crime, déclarant à la police que Banaz n'avait pas disparu et que les Mahmod étaient une famille libérale.

La vérité avait éclaté à la découverte du corps de Banaz, trois mois plus tard, et sa soeur avait accepté de donner des preuves contre sa famille.

Gentil papa bon musulman Ahmod

Ni Mahmod, ni Ari n'ont manifesté aucune émotion lorsque le vertict de culpabilité a été donné. Mahmod Hama, 30 ans, de South Norwood, avait lui déjà choisi de plaider coupable.

Gentil tonton bon musulman Ari

Bekhal, 22 ans, s'est mise à pleurer d'émotion lorsque son père et son oncle ont été déclaré coupables. Elle avait été l'objet elle aussi d'un complot destiné à la tuer. Son crime ? Fumer et mettre de la laque dans les cheveux, comme les "Occidentaux". Bekhal a déclaré avoir été battu avec des chaussures et des bâtons lorsqu'elle était adolescente et qu'on lui avait interdit de quitter la maison. Son oncle Ari l'avait menacée : "Si j'étais ton père, j'en aurais fini avec toi maintenant. Je t'aurais tué. Tu aurais été réduite en cendres à l'heure qu'il est".

Bekhal était allé dans un placement volontaire chez une famille d'accueil, mais elle avait déclaré au juri qu'elle avait envoyé un enregistrement, pour prévenir qu'elle serait tué. Elle avait été attirée dans le parking d'une pub par son frère qui l'avait frappé à la tête avec un haltère. Il avait alors fondu en larmes et confessé que leur père lui avait donné de l'argent pour accomplir cette sinistre tâche, lui déclarant : "Ne me rends pas la tâche plus difficile qu'elle n'est. Je dois le faire. C'est mon devoir de t'achever"

Les statistiques officielles de la police montrent dix-neuf cas confirmé de "crime d'honneur" durant les dix dernières années. Mais les cours de justice en traitent actuellement huit. Une organisation affirme avoir déposé à la police pour au moins huit autres femmes leurs déclarations, les preuves et des interviews en vidéo sur tout le pays, pour le cas où elle seraient tuées.

Des hommes politiques ont aussi relevé le taux incroyablement élevé de suicides de femmes asiatiques en Grande-Bretagne - trois fois la moyenne nationale - qui pourrait cacher d'autres causes.

Selon le commissaire Simon Bray, de la Police Métropolitaine "Banaz et son ami ont été en contact avec la police à cinq occasions. La question de l'enquête interne se pose raisonnablement pour ces policiers au vu de ce qu'ils savaient et des déclarations de la victime." Interrogé sur le fait de savoir si la police avait du sang sur les mains, le Bray a déclaré : "Manifestement, la police n'est pas responsable de ce crime. Il y avait des gens déterminés à la punir et à la tuer. La question est de savoir s'il y avait des moyens que nous aurions dû employer pour stopper le cours des événements".

Fiona Barton and Stephen Wright
Daily Mail 11 juin 2007
Traduction : Imam Grouik-Grouik
Lire aussi cet article bien renseigné sur Solidarité ouvrière
Autre texte + pétition sur Stop Honour Killings
Sabia Rani : autre crime islamique en Grande-Bretagne